L'amidon dans les aliments

On dirait qu'actuellement on traverse une "mode" d'aliments pauvre en amidons. En effet, a en croire beaucoup, l'amidon serait le responsable de bien des problèmes des chevaux d'aujourd'hui. Un propriétaire responsable et soucieux du bien-être de son cheval devrait diminuer ou bien supprimer l'amidon de la ration de son cheval.

Pour certains chevaux c'est le cas. Il s'agit de chevaux qui ont des problèmes de métabolisme comme l'insulinorésistance ou cushing, tout comme les chevaux qui ont des ulcères à l'estomac ou qui sont sujet à des coups de sang. Pour eux, il est conseillé d'opter pour une alimentation pauvre en amidon et avec un maximum de fourrage.

Par contre, pour les autres chevaux, il n'est pas dangereux de nourrir son cheval avec des concentrés à base d'amidon. Depuis toujours, on a nourri les chevaux avec des céréales, céréales qui apportent aux chevaux l'apport en énergie nécessaires pour couvrir les besoins demandés par l'agriculture, le sport et la compétition.
Comme souvent, il faut d'éviter les excès.


Amidon et chiffre

La quantité d'amidon présent dans un produit se calcul en multipliant la quantité par le taux.
Par exemple Orge 52 % signifie qu'il y a 520 g d'amidon dans 1 kg d'orge.

Actuellement on prend en compte les normes suivantes:
. Pour éviter les coliques : quantité d'amidon < 200 g / 100 kg poids vif / repas
. Préférable pour tous les chevaux : quantité d'amidon < 150 g / 100 kg poids vif / repas
. Pour éviter les fourbures et ulcères à l'estomac : quantité d'amidon < 100 g / 100 kg poids vif / repas
A noter qu'il est question de repas et non de jour !

Quelques taux d'amidon :
. Maïs : 64%
. Orge : 52%
. Avoine : 36%
. Son de maïs : 30%
. Son de blé : 20%
. Graine de lin : 0%
. Huiles : 0%
. Pulpes de betterave : 0%
. Herbes et foin : 0%
. Luzerne : 0%

Amidon et concentrés

La digestibilité de l'amidon est différente selon le céréal dont il est originaire. L'amidon de l'avoine est facilement dégradé alors que l'amidon de l'orge, du blé et du maïs est plus difficile a digérer. La méthode utilisée par les fabricants d'aliments pour chevaux pour rendre ces aliments plus digestibles est de les aplatir, moudre, les exposer à la chaleur, la pression et à la vapeur.

Amidon et digestion

L'amidon est un des constituant des graines et fournit de l'énergie au cheval sous forme de glucides. Les molécules de l'amidon sont transformées en sucres simples (glucoses) dans l'intestin grêle sous l'effet des enzymes. Le glucose est alors absorbé et passe dans le sang.
Le niveau de glycémie (taux de glucose dans le sang) est régulé, chez les mammifères, par l'insuline.

Herbivore, le cheval ne consomme pas beaucoup d'amidon dans son environnement naturel, pourtant les chevaux produisent des enzymes dans l'intestin grêle, l'amylase, qui permet de digérer l'amidon. Mais la production de ces enzymes est inférieure à celles d'autres animaux, comme par exemple celui du cochon qui lui produit 10% de plus d'enzymes amylase. Ce qui signifie qu'il y a des limites strictes à la quantité d'amidon qu'un cheval est capable de digérer.

Trop d'amidons digestible dans l'intestin grêle peut entraîner de la myosite et aller jusqu'au coup de sang.
Il existe des différences individuelles entre chevaux quant à la quantité d'amidon que chacun est capable de digérer. Généralement les poneys et chevaux de trait sont plus sensible aux excès.

L'amidon non digéré et absorbé dans l'intestin grêle se retrouve dans le gros intestin (caecum et colon). Une fermentation converti l'amidon en acides gras volatils. Acides qui attaquent les muqueuses et vont également provoquer des changements dans la population microbienne normale abaissant ainsi le PH du contenu du gros intestin. Cette situation augmente considérablement les risques de coliques et fourbure.

Conclusion

Lorsque le fourrage ne suffit plus en apport d'énergie nécessaire au cheval, on a trois moyens d'apporter un supplément d'énergie à celui-ci.
Dans l'ordre énergétique, on a les fibres (celluloses), les glucides (amidon) et les lipides (graisses).

Donc pour compenser une diminution de l'amidon, il faut augmenter les graisses !!! (les fibres étant moins énergétiques ont peut d'intérêt).

Le cheval est content, mais point de vue nutritionnel ?
Comme dirait madame Kaeffer, on diminue le pain et on augmente le nutella !

La conclusion est toujours la même, essayer d'avoir un maximum d'apport énergétique via le fourrage et pour complémenter il y a les concentrés.
En ce qui concerne l'amidon, simplement calculer la quantité par repas pour rester en dessous de 150 g (voir 100 g) / 100 kg PV / repas !

Sources : 
Techniques d'élevage (Catherine Kaeffer)
PC-Horse